Voies lacrymales

Sans qu’on y prête attention, un mécanisme précis et régulier s’active dans nos yeux : celui des voies lacrymales. Leur mission ? Assurer la bonne humidification de la surface oculaire en produisant les larmes, en les diffusant à chaque clignement, puis en les éliminant. C’est ce fonctionnement fluide et bien réglé qui maintient nos yeux à la fois protégés et confortables. Pourtant, ces structures restent peu connues. Il est temps de lever le voile sur ce système aussi discret qu’essentiel.

Anatomie des voies lacrymales

Tout commence dans la glande lacrymale, située en haut, sur le côté de l’orbite, qui sécrète la partie aqueuse des larmes. Celles-ci sont étalées à la surface de l’œil à chaque clignement, garantissant une hydratation homogène et une protection contre les agressions extérieures. Ce premier temps du circuit lacrymal est indispensable au confort visuel.

Une fois leur rôle accompli, les larmes sont dirigées vers les points lacrymaux, deux petits orifices placés sur le bord interne des paupières. Elles poursuivent leur chemin dans les canalicules, puis dans un canal de jonction qui les achemine vers le sac lacrymal. Ce réservoir situé à la racine du nez est relié au canal naso-lacrymal, qui permet aux larmes de s’évacuer naturellement dans les fosses nasales. Pour éviter toute remontée des sécrétions, la valve de Hasner ferme le système à son extrémité.

Pathologies fréquentes des voies lacrymales

Les pathologies des voies lacrymales peuvent toucher différents segments du système et se manifester sous des formes variées :

  • Sécheresse oculaire : malgré une production lacrymale insuffisante, elle peut induire un larmoiement réflexe dû à l’irritation de la surface oculaire
  • Sténose des canalicules : un rétrécissement progressif des petits canaux limite l’évacuation des larmes et provoque une gêne persistante
  • Obstruction congénitale : présente dès la naissance, elle affecte le canal naso-lacrymal et entraîne un larmoiement continu chez le nourrisson
  • Dacryocystite : cette infection du sac lacrymal entraîne une inflammation douloureuse et localisée, souvent accompagnée de rougeur

Une prise en charge ophtalmologique est essentielle pour poser un diagnostic précis et proposer un traitement adapté à chaque situation.

Quels sont les symptômes d’une obstruction des voies lacrymales ?

Les signes d’une obstruction des voies lacrymales peuvent passer inaperçus au départ, mais évoluent souvent vers des symptômes plus gênants. Le larmoiement chronique est l’un des premiers à apparaître : les larmes, mal évacuées, débordent sur la joue. Cette accumulation constante peut entraîner une vision brouillée et un inconfort visuel durable.

Peuvent s’ajouter des inflammations des paupières, souvent accompagnées de rougeurs et de sensibilité au toucher. En l’absence de traitement, des infections récidivantes comme la dacryocystite peuvent survenir. On observe alors parfois l’apparition de sécrétions purulentes ou d’une tuméfaction au coin interne de l’œil, révélatrice d’un engorgement du sac lacrymal.

Un bilan ophtalmologique est essentiel pour confirmer le diagnostic et proposer une solution adaptée.

Causes des larmoiements

Les causes du larmoiement peuvent être variées, allant d’un défaut d’évacuation à une surproduction de larmes. L’obstruction des voies lacrymales empêche le drainage normal, ce qui provoque une accumulation du liquide à la surface de l’œil. Certaines irritations liées à des corps étrangers, des infections ou des allergènes stimulent la production lacrymale de manière excessive. Les conditions extérieures, comme le vent, le froid ou une forte lumière, déclenchent aussi une réponse réflexe des glandes lacrymales.

Enfin, des anomalies des paupières telles que l’entropion ou l’ectropion peuvent perturber l’écoulement des larmes, entraînant leur accumulation anormale sur le rebord palpébral.

Exploration des pathologies des voies lacrymales

Pour diagnostiquer une pathologie des voies lacrymales, plusieurs examens peuvent être réalisés en consultation spécialisée. Le test de Schirmer et le Break up Time sont deux méthodes courantes pour analyser respectivement la quantité et la qualité des larmes.

Une irrigation lacrymale avec du sérum physiologique permet d’évaluer si les conduits sont bien perméables ou s’ils présentent un blocage. Lorsqu’une anomalie structurelle est suspectée, des examens d’imagerie comme le dacryoscanner ou l’IRM peuvent être prescrits pour visualiser l’ensemble du trajet lacrymal. Enfin, l’endoscopie lacrymale, en explorant directement l’intérieur des voies, permet de confirmer un diagnostic en cas de doute.

Grâce à ces techniques combinées, les spécialistes du Pôle Ophtalmologique Vélizy peuvent vous proposer un traitement adapté à votre pathologie.

Traitements des voies lacrymales

Les troubles des voies lacrymales nécessitent une prise en charge adaptée, pouvant aller de simples soins médicaux à des interventions chirurgicales plus ciblées. Le choix du traitement dépend du type d’obstruction, de son origine et de l’âge du patient.

Prise en charge chirurgicale

Lorsque les traitements médicaux ne suffisent pas, une intervention peut être nécessaire. Le sondage lacrymal, notamment utilisé chez les nourrissons, vise à débloquer les conduits obstrués. Pour les cas plus complexes, la dacryocystorhinostomie (DCR) permet de contourner l’obstacle en créant un nouveau passage vers le nez. Après l’opération, des tubes lacrymaux temporaires peuvent être insérés pour maintenir la voie de drainage ouverte pendant la phase de cicatrisation.

Traitements médicaux

Certains troubles des voies lacrymales peuvent être pris en charge sans chirurgie. Les larmes artificielles sont fréquemment utilisées pour soulager les symptômes liés à la sécheresse oculaire. En présence d’une infection, des antibiotiques sont prescrits, soit sous forme de collyres, soit par voie orale selon la gravité. Chez les jeunes enfants, une obstruction congénitale peut souvent être traitée efficacement par un massage spécifique du sac lacrymal.

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